Locomotion - Chutes - Activité physique
Les chutes chez les personnes âgées sont emblématiques de la prise en charge et l’accompagnement du bien-vieillir par le système de santé et la société à plusieurs titres :
- Leur corrélation avec l’avancée en âge et leurs conséquences : 9300 personnes de 65 ans et plus décèdent chaque année des suites de chute et engendrent 76000 hospitalisations pour fracture du col du fémur chaque année (source France Publique France)
- De ce fait l’attention majeure qu’y portent les autorités de santé, les pouvoirs publics, les chercheurs et les professionnels de santé : les études, recommandations, outils de dépistages, …. sont anciens, abondants, renouvelés.
- La complexité du phénomène et les nombreux facteurs de causes rendent cependant l’analyse, et encore plus l’action, difficiles : Les systèmes d’information et de suivi épidémiologiques ont du mal à rendre compte des circonstances et des causes premières ; leur variété et leurs interactions se heurtent à la difficulté de mener des actions pluridisciplinaires et à la coordination parfois insuffisante des acteurs de santé dans tous les secteurs : prévention, dépistage, diagnostic et suivi.
- Les circonstances de la vie quotidienne dans lesquelles les chutes interviennent renvoient à la liberté et au choix de vie de chaque personne : son logement, sa gestion du risque, … et posent régulièrement le dilemme éthique de la sécurité versus la dignité, ou la liberté.
- Comment lire le graphique de l’évolution en France des taux standardisés (pour 100 000 habitants) de mortalité par chute entre 2000 et 2013 selon le sexe ?
Certains pourraient y voir une stagnation, reflet de nos difficultés à traiter ces problèmes complexes, multiformes.
- Il est possible également de lire la tendance longue : chez les personnes âgées de 65 ans et plus, les taux standardisés de mortalité par chute ont diminué de 3,2% par an en moyenne entre 2000 et 2013. De nombreuses actions ont fait leurs preuves dans ce sens et méritent d’être poursuivies ou reprises : le repérage des personnes à risques, l’adaptation du logement, la conciliation médicamenteuse, les soins podologiques, et l’activité physique adaptée qui émerge et se structure progressivement ; et la combinaison de ces actions s’appuyant sur une meilleure information de la population et des professionnels de santé.
La publication attendue fin 2019 de l’étude ChuPADom devrait fournir de nouvelles données plus complètes et explicites permettant de mieux cibler ces efforts.
Les actions probantes et leur combinaison pour prévenir les chutes vont au-delà de ce seul risque. L’activité physique adaptée en particulier devient un élément déterminant dans la prévention et l’accompagnement des risques cardio-vasculaires, de cancer, …Elle contribue également à des objectifs de socialisation et de bon état psychologique.